Rassemblant une centaine d’œuvres, elle invite à (re)découvrir une artiste remarquablement célébrée de son vivant mais injustement méconnue aujourd’hui, dont l’œuvre est pourtant bien représentée dans les collections françaises et internationales, notamment en Israël. Le musée Zadkine situé à deux pas de l’atelier qu’occupa l’artiste rue d’Assas au début de sa carrière, semble tout indiqué pour lui rendre cet hommage : les sculptures de Chana Orloff dialoguent ponctuellement avec celles du maître des lieux, le sculpteur Ossip Zadkine, qui connaissait l’artiste dont il était l’exact contemporain. Leurs parcours présentent d’ailleurs de nombreuses similitudes : ils sont tous les deux d’origine juive et nés dans l’Empire russe, elle dans l’actuelle Ukraine et lui dans l’actuelle Biélorussie. Parisiens de cœur, familiers du quartier de Montparnasse, Chana Orloff et Ossip Zadkine ont mené une route parallèle et indépendante.
L’exposition Chana Orloff dévoile une figure féminine forte et libre, dont le travail emblématique de l’École de Paris marqua son époque. Elle met en avant les grands thèmes chers à Chana Orloff : le portrait grâce auquel l’artiste s’est fait connaître et a acquis son indépendance économique, mais aussi la représentation du corps féminin et de la maternité – thèmes classiques de la sculpture occidentale dont elle propose une vision particulièrement sensible et actuelle. L’exposition offre également un aperçu du bestiaire sculpté par Chana Orloff, nourri par la symbolique et la culture juive. Elle se termine, dans l’atelier du jardin, par une évocation de l’œuvre d’après-guerre, marquée par l’horreur de la Seconde Guerre mondiale et la réalisation de grandes commandes monumentales pour l’État d’Israël.
L’exposition est conçue en partenariat avec les Ateliers-musée Chana Orloff et bénéficie du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah